Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Les dirigeants chinois ont pris les devants. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait appelé à ne pas politiser ce procés, en affirmant que les droits des quatres inclupés seraient respectés.
Un engagement qui n’a pas totalement convaincu. Il y a quelques jours, le premier ministre australien, Kevinn Rudd, a averti Pékin que « le monde entier allait suivre ce procès ». Et aujourd’hui, les responsables australiens se montrent plutôt inquiets.
Ce matin, à l’ouverture du procès, une porte-parole du tribunal de Shanghai a affirmé que l’audience était ouverte au public. Mais ce n’est pas totalement vrai, seuls les journalistes chinois ont été autorisés à entrer. La presse étrangère n’est pas admise.
Quelques diplomates australiens ont également été autorisés à entrer, mais seulement pour assister à la première première partie du procés sur les accusations de corruption. En revanche, la deuxième partie consacrée aux vols de secrets commerciaux se déroulera totalement à huis clos.
Apaiser la tension entre les deux pays
Les Chinois ont commencé par réduire les charges retenues de vol de secrets d’Etat à un simple vol de secrets commerciaux. Dans le même temps, des négociations se sont déroulées entre les deux pays. Le vice-Premier ministre chinois, Le Keqiang, est allé en Australie fin octobre, pour apaiser la tension entre les deux pays.
Il faut savoir que la Chine compte beaucoup sur l’Australie pour lui fournir les matières premières dont elle a tant besoin ; le minerai de fer, mais aussi le charbon. Les échanges progressent de plus de 20 % par ans depuis cinq ans. Très récemment, Chinalco, la principale entreprise publique chinoise dans le secteur minier, a acheté pour 60 milliards de dollars de charbon à une compagnie minière australienne par le biais d'un contrat d’approvisionnement portant sur vingt ans.
Face à un tel partenaire aussi incontournable, les autorités judiciaires chinoises sont sans doute prêtes à faire un effort...