L'éruption a débuté peu avant minuit dans la région du glacier Eyjafjallajökull, le cinquième plus grand glacier du pays. On pouvait voir ce dimanche de la fumée sortant derrière l'Eyjafjallajökull, situé à environ 160 km de Reykjavik, et des nuages de cendres dans le ciel. L'air chargé de cendres est le plus grand problème aux alentours du volcan et ces cendres peuvent être dangereuses pour les animaux.
La police a déclaré l'état d'urgence au niveau local et envoyé des secouristes pour aider à l'évacuation des quelque 600 personnes vivant non loin du lieu de l'éruption. Trois centres d'accueil ont été ouverts par la Croix-Rouge.
La zone est bouclée et les routes d’accès sont fermées. La fissure du volcan à travers laquelle des coulées de magma sont sorties se situe entre deux larges glaciers, l'Eyjafjallajökull et le Myrdalsjökull. « Le volcan est couvert de glace qui est en train de fondre, et c’est sans doute là le danger le plus important. Surtout que ce volcan domine en fait la côte sud de l’Islande et la route nationale 1 est juste en dessous, peut-être à une trentaine de kilomètres. On va dire que c’est loin. Mais non, ce n’est pas si loin que ça. Et donc il peut y avoir des coulées d’eau et de boue », prévient Pierre Briole, géophysicien à l'Ecole normale supérieure (ENS) de Paris.
La dernière éruption volcanique sur l'île remonte à 2004 et, dans la zone des deux glaciers, à 1821 et 1823. De faibles séismes dans la zone toute la semaine dernière ont précédé l'éruption. «Ça, c’est la grande différence entre les éruptions volcaniques et les séismes. Les éruptions volcaniques sont toujours précédées de signes précurseurs. C’est le cas ici. On sait depuis plusieurs mois que la sismicité a augmenté. En revanche, ce que l’on ne sait pas faire à l’heure actuelle, c’est prévoir l’amplitude d’une éruption », explique Pierre Briole.