Poste de contrôle de police, à l’entrée sud de Bamako... sur plusieurs kilomètres des centaines de camions chargés de marchandises, sont garés. Fomba karim, porte-parole des transporteurs grévistes exprime le ras-le bol des transporteurs : «Nous en avons assez. Au départ, on nous faisait payer 72 000 francs par camion, par année. Chaque camion paye pratiquement en moyenne entre 60 à 100 000 francs à chaque voyage».
En cause notamment, l'application d'une décision de l'UEMOA, l'Union économique et monétaire d'Afrique de l'Ouest, qui impose un poids maximum aux camions sous peine de lourdes pénalités.
Et à ceux qui disent aux transporteurs maliens que ces taxes sont appliquées dans tous les pays membres, le porte-parole répond. « Nous sommes tous dans l’UEMOA. La Côte d’Ivoire, le Sénégal sont des pays portuaires. Ces pays n’ont pas de pesage chez eux… Nous sommes devenus aujourd’hui les cobayes de l’UEMOA ».
Et sur les routes de la sous-région, les transporteurs maliens racontent leur calvaire « On ne fait que nous racketter… ».
Plusieurs médiateurs tentent de calmer le jeu entre l’Etat et les transporteurs grévistes, comme le Conseil national des transporteurs maliens. Un de ses membres, Sinamary Konaté, se dit confiant : « Nous demandons toujours à l’Etat de continuer la négociation , et il y aura la solution… ».
En tous cas, il est urgent de trouver une solution pour échapper à la pénurie. Le Mali est un pays enclavé, et pour ses produits à l’import, comme le carburant ou les vivres, et à l’export, comme le coton et les bovins, le transport routier est indispensable.