Soulagement dans les milieux de la santé et de la nutrition au Niger

Le Premier ministre a reconnu mercredi 10 mars que la crise alimentaire menace plus de la moitié de la population. Un plan d'urgence a été annoncé. De leur côté, les bailleurs de fonds ont promis des contributions financières rapides. Quant aux ONG internationales, elles reprennent espoir pour travailler efficacement et légalement au Niger.

En 2005 lors de la dernière famine, les ONG de lutte contre la malnutrition étaient tombées dans le collimateur du président Tandja. Le chef de l'Etat les soupçonnait de vouloir faire de l'argent sur le dos des petits Nigériens.

Cinq ans plus tard, la famine est toujours là et les ONG une fois de plus mobilisées.
Selon des acteurs de l'aide internationale sur place à Niamey, il aura fallu durant cinq ans travailler dans l'ombre et dans la discrétion pour contourner la censure du pouvoir en place. Il y avait des mots tabous : famine, malnutrition, MSF...

Aujourd'hui, les partenaires du développement sont soulagés. En reconnaissant la crise alimentaire dans leur pays, les nouvelles autorités nigériennes crèvent l'abcès et permettent à tous de se mettre au travail au plus vite. L'urgence est d'abord de réévaluer les chiffres. Ces derniers mois, le pouvoir nigérien estimait à 63 000 le nombre d'enfants de moins de 5 ans sévèrement malnutris pour 2010. La réalité est plus triste : les ONG parlent de 378 000 malnutris sévères et de 1,2 million de malnutris modérés. Et les chiffres ne font que progresser, d'après des humanitaires à Niamey.

Selon les autorités sanitaires nigériennes, « avant on nous empêchait de parler de famine. Aujourd'hui, nous avons l'obligation d'en parler pour éviter le pire ».

A Maradi, une des régions les plus touchées par la malnutrition, les populations villageoises sont dans le plus grand dénuement. Danéto Mareto est le coordinateur sur la région de Maradi de l'association de la lutte contre la vie chère. Dans la société civile locale, cette reconnaissance politique est un soulagement, comme le souligne Danéto Mareto :

Conscients de l'urgence de la situation, les partenaires au développement du Niger ont d'ores et déjà prévu et présenté un plan de réponse humanitaire. Ndiaye Khardjata Lô est la coordinatrice du système des Nations unies au Niger :

De son côté, l'Union européenne va participer à hauteur de 40 millions d'euros au plan de lutte contre la crise alimentaire. Une crise qui avait déjà été anticipée par les responsables européens et leurs partenaires, comme l'explique représentant de l'UE à Niamey, Hans Peter Shadek :

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