La fermeture d’un certain nombre de bases militaires françaises au Sénégal pose la question de l'emploi des Sénégalais qui y travaillent. Plusieurs centaines de personnes ont assisté, jeudi 11 mars 2010, à Dakar, à une réunion organisée par les personnels menacés. Ils ont réclamé à cette occasion « la sauvegarde » de ses quelque 3 000 emplois. Parmi les manifestants, se trouvaient de nombreuses femmes, généralement des employées de maison des militaires français.
« Nous voulons travailler ! Préservez nos emplois », ont scandé plusieurs centaines de personnes, arborant un brassard rouge, qui s’étaient réunies jeudi 11 mars dans une salle aux allures de hangar, à la Bourse du travail de Dakar. Les employés sénégalais des bases françaises et leurs familles sont inquiets pour leur avenir, comme cette femme qui a déclaré à RFI : « Depuis 1975, je travaille avec la base française. Je suis dans une famille, je garde les enfants, je fais tout dans la maison. Si jamais je perds mon travail, je vais mourir, parce que je suis la seule qui travaille chez moi. Avec six gosses, il y a la scolarité, il y a l’hôpital… Je suis seule ».
Les représentants syndicaux de ces employés souhaitent que leur sort soit pris en compte dans la suite des discussions franco-sénégalaises. Ndiouga Wade, secrétaire général des personnels civils des bases françaises au Sénégal (Synpas), pense que « dans le cadre des négociations des accords de défense (entre Dakar et Paris), on doit mettre au cœur de ces négociations la situation des travailleurs sénégalais. Et notre souhait serait que ce départ (des militaires français) se fasse de manière progressive, pour gérer le cas social des travailleurs ».
Pour attirer l’attention des pouvoirs publics, les syndicats envisagent d’organiser une manifestation dans la capitale, la semaine prochaine. Dakar avait annoncé le 19 février que les bases françaises fermeraient « en vertu d'un accord qui sera signé avant le 4 avril » avec la France. Paris n'a prévu de garder que 300 soldats au Sénégal, soit 900 de moins qu'aujourd'hui, avait déclaré le 24 février à Libreville le président français Nicolas Sarkozy.