Bruno Razafindrakoto est bien connu depuis un an. Alors colonel, il avait pris la tête du mouvement de grogne des gendarmes, emboîtant le pas des militaires du Capsat (Corps d'administration des personnels et services de l'armée de terre). Andry Rajoelina avait ainsi pu accéder au pouvoir et le colonel Razafindrakoto avait dans la foulée été promu commandant de la gendarmerie nationale.
Aujourd’hui, de nombreux gendarmes réclament sa tête, mais il assure que l’affaire a été réglée : « Il y a une crise qui était passée, petite crise mais tout est arrangé. Il y avait un problème au sein de la gendarmerie, donc c’est au sein de la gendarmerie qu’on le règle. »
On n’en saura pas beaucoup plus sur les cheminements internes ayant abouti à cette unité retrouvée. Mais sous couvert d’anonymat, certains sous-officiers maintiennent leurs revendications : départ du général Razafindrakoto et partage de l’argent censément détourné.
Mercredi, un pot de l’amitié a été organisé entre les gradés, en présence des trois ministres de tutelle des forces de l’ordre. Le colonel Camille Vital, Premier ministre, a aussi fait le déplacement. Pour lui, il s’agit avant tout d’une tentative de déstabilisation, mais il n’y a plus rien à craindre : « Les oppositions exploitent cette situation, on le sait. Il faut pas croire que nous ne sommes pas au courant, on a nos agents de renseignement aussi. C’est pour ça que je permets de rentrer ici. »
Alors la page est-elle définitivement tournée ? En cette période de crise politique, les tourments des forces de l’ordre sont à surveiller de très près.