Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
A une vingtaine de kilomètres de Port-au-Prince, le camp de Fonds Parisien accueille les blessés qui ont été opérés en République dominicaine après le séisme. Taicha Messou a été opérée au pied à deux reprises. A 13 ans, l'adolescente ne souffre plus physiquement mais reste traumatisée par les événements.« Quand j’entends des gros gros bruits, je n ‘ai pas vraiment peur parce que je ne suis pas sous le béton. J’ai peur pour mon papa qui est à Port-au-Prince, qui travaille malgré les tremblements. Moi ici je suis en sécurité mais j’ai peur.»
La fondation Despacio de la Première dame de la République dominicaine a dépêché sur place des volontaires psychologues qui viennent divertir les adolescents. Ralph Saint-Louis fait partie de cette équipe : « On sait que la plupart des Haïtiens souffrent de stress et c’est une maladie que l’on ne peut guérir facilement. Mais quand on joue avec eux, ils se sentent vraiment bien dans leur peau. »
Sous les tentes, les petits de moins de 5 ans peuvent jouer avec poupées et voitures amenées par la fondation. Dans le chahut des enfants qui s'amusent, les parents discutent avec les psychologues. Aux côtés de sa fille de 2 ans amputée d'une jambe, une maman s'interroge sur l'avenir qu'elle pourra lui offrir. S'ils ont survécu au séisme, beaucoup de sinistrés ne parviennent pas à penser à une vie future.