Les douaniers parisiens ont eu du flair. En opération de contrôle en zone de frêt à Roissy, ils ont décidé d'inspecter d'un peu plus près deux colis en provenance du Cameroun : il s'agissait officiellement de trophées de chasse.
Dans les caisses les douaniers découvrent alors deux défenses d'un poids total de 43 kilos, deux pieds et une queue d'éléphant. Mais les deux défenses ne présentent pas de gravures extérieures, qui sont obligatoires. «Ce sont des identifications sur les défenses qui correspondent à un code que le pays de départ doit apposer sur les défenses. C’est en quelque sorte la traçabilité des défenses d’ivoire» explique un douanier qui a participé à la saisie.
Ces défenses, non marquées, étaient de ce fait impossible à identifier. Autre problème cet éléphant n'est pas, selon les experts, commun au Cameroun. Qui plus est, il s'agit d'un animal inscrit à l 'annexe Une de la Convention de Washington, relative à la protection des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES). Le directeur interrégional des douanes de Roissy, Michel Horn, explique : «Comme l’animal ne semble pas correspondre au genre d’animal que l’on trouve au Cameroun, on peut supposer qu’il venait d’un autre pays d’Afrique. De ce fait, l’origine est douteuse.»
Une enquête administrative a été ouverte. Le destinataire des deux colis interceptés à Roissy a été identifié. Il habite en province et va être prochainement convoqué pour s’expliquer sur cette affaire.