Quatre islamistes condamnés à des peines de prison en Allemagne

Le procès pour terrorisme le plus important en Allemagne depuis l’époque de la Fraction armée rouge s’est achevé jeudi 4 mars 2010. Les quatre islamistes condamnés avaient été arrêtés à l’automne 2007 alors qu’ils s’apprêtaient à commettre des attentats de grande ampleur. Un tribunal de Düsseldorf leur a infligé des peines de cinq à douze ans de prison.

« Un attentat d’une telle envergure n’a jamais été planifié et mis à exécution en Allemagne. Les accusés rêvaient d’un second 11-Septembre ». Le président du tribunal de Düsseldorf Ottmar Breiding a à nouveau, lors du prononcé du jugement jeudi 4 mars 2010, évoqué l’ampleur du massacre que souhaitaient perpétré les quatre terroristes. lls préparaient des attentats d’envergure contre des intérêts américains en Allemagne notamment la base militaire de Rammstein. En cas de succès le bilan aurait pu s’élever à 150 morts.

Les islamistes qui avaient été formés dans un camp d’entraînement de l’Union du Jihad islamiste au Pakistan voulaient frapper peu avant un vote du Parlement allemand visant à prolonger le mandat de la Bundeswehr en Afghanistan. Ils disposaient de 410 kilos d’explosifs soit 100 fois plus que lors des attentats de Londres en 2005. Avant même leur arrestation en septembre 2007, la police qui les surveillait avait remplacé discrètement ces substances par un ersatz inoffensif.

Le procès s’était ouvert en avril 2009 à Düsseldorf et a pu se terminer plus rapidement en raison des aveux formulés dans un deuxième temps par les accusés qui avaient d’abord gardé le silence. Trois d’entre eux se sont distancés par ailleurs de leur engagement au sein du terrorisme islamiste. Ces aveux –les premiers formulés dans un procès de ce type- expliquent des peines légèrement plus faibles que celles qui avaient été réclamées par le parquet. Deux d’entre eux, Fritz Gelowitz et Daniel Schneider, des Allemands convertis à l’islam, écopent de douze ans de réclusion. Le Turc Adem Yilmaz passera onze ans en prison. Un Allemand d’origine turque Atilla Selek, a été condamné à cinq ans de prison.

Le danger vient aussi de l'intérieur

Hormis l’ampleur des attentats planifiés, c’est également le fait que deux des quatre hommes aient été des Allemands convertis à l’islam qui avait choqué l’Allemagne. Le danger n’est donc pas seulement extérieur. Des compatriotes peuvent se laisser séduire par les sirènes de l’extrémisme islamiste. Et leurs origines les rendent moins visibles pour les autorités.

D’autres cas d’Allemands ayant eu le même parcours ont défrayé la chronique. Berlin avait même modifié son code pénal pour permettre de sanctionner l’appartenance à ces groupes islamistes ainsi que le séjour dans des camps terroristes à l’étranger.
Le procès de Düsseldorf qui vient de s’achever aura permis, d’après les autorités, de recueillir de précieuses informations sur le fonctionnement et les structures du terrorisme islamiste. La surveillance étroite des quatre accusés avant leur arrestation mais aussi leurs aveux ont contribué à cette récolte d’information grâce à laquelle l’Allemagne espère à l’avenir comme dans le passé restée épargnée par de tels attentats.

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