Serge Ibaka, ce 28 février, face aux Raptors de Torontos votre équipe a gagné et vous avez compilé 13 points, 10 rebonds et 4 contres. Un double-double. Est-ce que c’est votre meilleur match en NBA ?
Oui, c’est mon meilleur match. Ou le deuxième meilleur après un autre face aux Lakers de Los Angeles. J’avais réussi cinq contres face à L.A. Mais je suis très content de cette victoire. Il faut continuer à travailler dur en tout cas pour maintenir notre réussite actuelle
Le Thunder d’Oklahoma City est actuellement 6e dans la Conférence Ouest avec 35 victoires pour 23 défaites. Le Thunder était surtout habitué à perdre… Etes-vous surpris par ces bons résultats ?
Nous avons surpris tout le monde ! C’est très agréable. Mais nous travaillons dur pour cela. La communication y est aussi pour beaucoup au sein du groupe. Chacun fait son boulot et au final, on peut espérer progresser encore.
Vous avez vraiment trouvé votre place dans cette équipe. Est-ce que c’est grâce à vos grosses qualités athlétiques et votre défense ?
Comme je l’ai dit, chacun fait son boulot, connaît son rôle. Le mien, c’est de prendre des rebonds, d’apporter ma défense. L’attaque vient après, toute seule. Mais pour ça, on a Kevin Durant (l’ailier et la vedette du Thunder, Ndlr) qui marque tout le temps. On a aussi Russel Westbrook, Jeff Green et James Harden qui nous apportent beaucoup.
Quel bilan tirez-vous de vos cinq premiers mois en NBA ?
Je suis très satisfait. Je suis content de mon entraîneur, Scott Brooks, et de mes coéquipiers. Je prends de plus en plus confiance en moi. Je me sens vraiment bien, ici.
Les Rookies, les nouveaux en NBA, sont souvent bizutés par les anciens. Est-ce que vous aussi vous devez porter les sacs de vos coéquipiers, aller leur acheter des beignets, du café et des choses comme ça ?
(Il rit) C’est un peu différent ici. L’équipe est assez jeune. Notre meilleur joueur, Kevin Durant, a 21 ans. On a tous un peu le même âge et on passe beaucoup de temps ensemble. On n’a pas réellement ce genre de rapports qui peut exister ailleurs, en NBA. Après, ça peut arriver et c’est normal. C’est le lot de tous les rookies. 
Jouer en NBA, c’est un vieux d’enfance ou vous avez commencé à y croire lorsque vous jouiez en Espagne ?
C’est mon rêve d’enfant. Mon père et ma mère jouait au basket-ball tous les deux. J’ai commencé à y croire alors que je vivais encore au Congo.
Vos deux parents sont d’anciens basketteurs internationaux. Est-ce qu’ils vous ont poussé à faire carrière dans le basket-ball ?
Oui, mon père m’a encouragé. Ma mère, elle, ne l’a pas pu. Elle est morte quand j’avais 7 ans. J’ai donc été élevé par mon père et il m’a poussé. Il a toujours cru que je pourrai faire carrière à l’étranger.
A quel moment avez-vous été repéré par des recruteurs de la NBA ?
Ma carrière a décollé lors de la  Coupe d’Afrique des nations juniors 2006 en Afrique du Sud (Serge Ibaka avait été élu meilleur joueur du tournoi, Ndlr). Ce n’était pas par des observateurs NBA mais des recruteurs espagnols. Eux, étaient en contact avec des scoots de la NBA. Ils m’ont aidé à participer à des camps de détection en Amérique.
Le fait d’avoir évolué en Espagne, dans le meilleur championnat d’Europe, est-ce que c’est plutôt un avantage pour vous ou vous regrettez de ne pas avoir joué en université comme la plupart des joueurs NBA ?
Non, je ne regrette pas du tout mon parcours. Mon passage en Espagne m’a beaucoup aidé comme joueur et m’a rendu plus professionnel. Ma première saison dans ce pays a été très difficile. Je me suis même adapté plus facilement ici qu’en Europe. 
Vous êtes né à Brazzaville et vous avez grandi au Congo. Est-ce que votre enfance a été difficile ?
Oui mais c’est l’Afrique, vous savez. Je suis né et j’ai grandi à Brazzaville mais mon enfance là-bas n’a pas été trop difficile. J’avais ma famille, j’étais bien entouré. Mon père travaillait dur pour nous. Et puis, là-bas, on est habitué à ces conditions de vie…
L’Oklahoma est très différent de l’Afrique. Etes-vous parfois choqué par le décalage ?
Je me suis bien adapté à cette région mais c’est vrai que c’est très différent ici. Même comparé à l’Espagne et à Barcelone. De toutes les façons, l’essentiel, c’est que je joue. Le reste, je m’en fiche au fond.
Pourquoi est-ce que vous n’avez pas participé à l’Afrobasket 2009 en Libye avec le Congo ?
Au même moment, il y avait la Summer League (ligue d’été) avec le Thunder. Je devais signer mon contrat et pour cela être convainquant durant les entraînements. J’étais évidemment tiraillé entre mon début de carrière et l’équipe nationale. Mais j’ai dû faire un choix.
Est-ce que vous pourriez participer à l’Afrobasket 2011 en Côte d’Ivoire, si le Congo-Brazzaville se qualifie ?
Pourquoi pas ! Mais c’est très difficile de se projeter en 2011. Si je n’ai pas de contrainte à ce moment-là, ce sera avec plaisir. Il s’agit de mon pays !