C'est un véritable changement de cap pour la défense américaine. Elle s’appuiera davantage sur les armes conventionnelles, dont celles de forte puissance, dites Prompt Global Strike. Ces armes peuvent frapper n’importe où dans le monde dans un délai d'une heure.
Satisfaction des partisans d’Obama
La décision d'Obama d'abandonner au moins partiellement le parapluie nucléaire américain réjouit évidemment les partisans d'une forte réduction des armes atomiques. Selon eux, l’arme nucléaire reste nécessaire pour dissuader une puissance atomique de menacer les Etats-Unis. Mais la supériorité de l’armée américaine en matière d’armement classique rendrait la bombe nucléaire inutile dans tout autre contexte. Un argument que les défenseurs de la stratégie du « tout nucléaire » rejettent vigoureusement. Rien que les menaces de l’Iran ou de la Corée du Sud justifieraient à leurs yeux le maintien de l’arsenal nucléaire en l’état actuel.
Les divergences autour de ce sujet sensible se font sentir au sein même de l’administration. C’est pour cette raison que le gouvernement va présenter sa doctrine avec deux mois de retard au Congrès, probablement au mois d'avril.
La politique de défense d’Obama se démarque clairement de celle de son prédécesseur George W. Bush qui, à l’opposé, avait lancé une toute nouvelle génération de têtes nucléaires. Obama avait suspendu ce programme et, dorénavant, il se contraint lui même à ne plus développer de nouvelles armes atomiques.
Vers une suppression de l’arsenal nucléaire américain en Europe ?
Les alliés européens sont très satisfaits de ce revirement stratégique. Car, à terme, les quelques deux cents ogives nucléaires restant en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, en Norvège et aux Pays-Pays seront retirées, ce que les cinq pays membres de l'OTAN avaient déjà réclamé le mois dernier.
La réduction des armes nucléaires sera à nouveau abordée au niveau international : le président Obama a invité plus de quarante pays à assister à un sommet sur la sécurité et la non-prolifération nucléaire les 12 et 13 avril 2010 à Washington.