La justice espagnole soupçonne une alliance entre l'ETA et les Farc

La justice espagnole inculpe treize personnes soupçonnées d'avoir préparé des assassinats de personnalités colombiennes sur le territoire espagnol. Les inculpés sont des membres des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et de l'organisation séparatiste basque ETA. Une affaire qui montre non seulement une collaboration étroite entre les deux organisations armées mais qui éclabousse aussi le Vénézuela. Le président colombien Alvaro Uribe a appelé « à la prudence » et a déclaré qu'il fallait voir ce qu'il en était « par la voie diplomatique. »

Entre les Farc et l'ETA, le pacte était simple : tandis que les Farc se chargeaient de former les séparatistes basques à la guérilla urbaine et au maniement d'explosifs, l'ETA de son côté aidait à l'organisation de différents assassinats. Parmi les personnes visées, plusieurs personnalités colombiennes dont l'ex-président Andrès Pastrana mais aussi le président actuel Alvaro Uribe.

On ne sait pas encore précisément où en étaient les plans d'assassinats... Mais la collaboration entre les deux organisations serait étroite : l'ETA aurait aidé les Farc à faire des opérations de repérage sur le territoire espagnol.

Au-delà de cette coopération, le rapport du juge espagnol soupconne aussi le gouvernement vénézuélien d'être impliqué. Un collaborateur du ministère de l'Agriculture est même visé directement par l'enquête. Il serait le responsable de l'ETA dans la région depuis 1999.

Les relations entre le Vénézuela et la Colombie sont déjà tendues. En 2008, les soldats des deux pays s'étaient même retrouvés face à face sur la frontière équatorienne. La Colombie avait alors tué le numéro deux des Farc, Raul Reyes. Et c'est justement son ordinateur récupéré à cette occasion, qui a permis de mettre à jour l'affaire.

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