La société nord-coréenne sous le microscope des experts des Nations unies

Pour la première fois depuis 1993, Pyongyang a autorisé le recensement de sa population avec l'aide d'équipes des Nations unies. Cette collaboration de l'agence de l'ONU pour la population confère aux résultats collectés une certaine crédibilité. Or, le tableau brossé par ce recensement (établi sur quinze ans), dresse un sévère constat de la situation du pays et de sa population.

La croissance est faible, le vieillissement incontestable et l'état de santé de la population se dégrade. Sur la période considérée (1993/2008) les Nord-Coréens ont fait moins d'enfants : les moins de quinze ans sont en déclin et les plus de 65 ans, logiquement, sont en augmentation. La mortalité infantile est en hausse de cinq points (à plus de 19 pour 1 000) et le nombre de décès des mères en couches a fait un bond de près de vingt points (à 77 pour 100 000). Enfin l'espérance de vie est en recul de plus de 3 ans.

Si l'on s'en tient à ces chiffres, il se confirme que la vie est dure, statistiquement en tout cas, au pays du «cher leader» et que l'heure n'est donc pas encore venue de récolter les fruits du développement.

Autres enseignements de cette enquête : la répartition de la population par secteur évoque une économie encore largement dominée par l'agriculture et la pêche, qui occupent 36% de la population active, dont une majorité de femmes. L'industrie n'emploie elle que 24% des travailleurs.

En revanche les statistiques sont plus encourageantes concernant l'alphabétisation des plus de 10 ans qui «voisine les 100%», selon le rapport. C'est moins bien sur l'égalité hommes-femmes. Un Nord-Coréen sur sept va à l'université, contre une Nord-Coréenne sur 12.
 

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