Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Un à un, les généraux et amiraux en retraite défilent depuis le mardi soir 23 février devant les juges qui, après l’interrogatoire de la police, doivent leur signifier leur inculpation et simultanément, quand c’est le cas, leur incarcération.
« Appartenance à une organisation illégale et tentative de complot pour renverser le gouvernement » sont les deux motifs généralement invoqués par les juges qui leur demandent de s’expliquer par exemple sur ces munitions cachées dans le double fond de son frigidaire, ou sur des déclarations comme « la première armée est prête au soulèvement » pour l’un, « si j’avais été avec untel, j’aurais réduit le chef d’état-major en miettes », évoquant le précédent chef de l’armée qui s’était opposé aux machinations de ses subordonnés.
Du côté des juges militaires qui seuls ont droit d’entendre les militaires d’active, forcément, ce genre de détails ne filtrent pas et on ne sait pas du tout où en sont les comparutions. Mais au tribunal d’Istanbul, tout le monde attend de savoir ce qu’il adviendra notamment des deux anciens chefs de corps d’armée, les patrons de l’aviation et de la marine aujourd’hui en retraite, car leur mise en détention ferait l’effet d’une bombe, plutôt mal vue par l’état-major qui, déjà, qualifie cette procédure de situation sérieuse.