Frontex en première ligne dans la lutte contre l’immigration clandestine

A la veille d’une réunion des ministres européens en charge de l’Immigration, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, propose de renforcer les capacités opérationnelles de Frontex, l’agence européenne pour la gestion de la coopération aux frontières extérieures de l’Union européenne.

Les gouvernements français et italien veulent le renforcement « urgent » des frontières extérieures de l'Union européenne et ont appelé à une réunion ministérielle après le débarquement en janvier sur une plage corse d’une centaine de demandeurs d’asile kurdes. Le ministre français de l’Immigration Eric Besson considère que les réseaux d’immigration clandestine ont franchi un nouveau palier en organisant ce débarquement. Il souhaite que la coopération opérationnelle se développe au niveau européen avec une généralisation des patrouilles conjointes et la création d'une police aux frontières européennes.

C’est le rôle de Frontex d’aider les pays de l’Union européenne à coordonner leurs patrouilles aériennes, terrestres et maritimes, mais cette coopération reste limitée en raison du manque de moyens de Frontex et du manque de volonté politique des Etats membres.

Cecilia Malmström propose de renforcer le cadre juridique de Frontex pour que les droits fondamentaux des ressortissants étrangers soient respectés et elle demande aux Etats membres de mettre davantage d'équipements et de personnel à la disposition de l'agence. Frontex a besoin d’un parc de bateaux et d’avions pour codiriger les opérations de patrouille aux frontières. Ces propositions doivent être discutées et approuvées par le Parlement européen et les gouvernements nationaux au sein du Conseil. Pour la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, il s’agit avant tout « de mieux lutter contre l’immigration irrégulière et la traite des êtres humains tout en renforçant les garanties assurant le plein respect des droits fondamentaux ».

Les gardes-frontières qui participent aux opérations Frontex auront tous reçu une formation sur les droits fondamentaux des immigrants. Hélène Flautre députée Vert et membre de la commission des Libertés publiques du Parlement européen dénonce un risque« de dilution des responsabilités qui va permettre à chacun de se renvoyer la balle avec d'un côté, Frontex qui dénie toute responsabilité en invoquant celle des Etats membres et, de l'autre, les Etats membres qui multiplient les opérations en se cachant derrière la bannière européenne de Frontex ». Une simple formation des agents de Frontex sur les droits de l'homme lui semble totalement insuffisante.
Elle encourage la commission « à ne pas céder aux pressions des Etats membres qui ne cessent de réduire la politique migratoire européenne à une vision sécuritaire et rétrograde, à l'instar des vols conjoints d'expulsion groupée parrainés par Frontex ».

 

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