Les Haïtiens craignent l'arrivée de la saison des pluies

En Haïti, plus d'un mois après le séisme qui a tué plus de 217 000 personnes, la situation des sinistrés reste inquiétante. Plus d'un million d'habitants de la capitale vit toujours dans des camps de fortune sur les places publiques, dans une promiscuité dangereuse : quelques averses sont déjà tombées sur Port-au-Prince et l'approche de la saison des pluies fait craindre le pire.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Au delà de la terre qui continue parfois à trembler, l'inquiétude première des Haïtiens vient désormais du ciel. A Port-au-Prince, dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 février 2010, il a plu pendant deux heures. Tous, dans le pays, redoutent l'arrivée des importantes averses tropicales.

Michel Janssens, qui dirige un hôpital mis en place par Médecins sans Frontières après le séisme, craint les épidémies qui pourraient apparaitre dans les camps de sinistrés : «La pluie, cela signifie que la saison du palud recommence, sachant que le palud, sur des enfants malnutris, tue. Après il y a la diarrhée banale… on ne pense pas pour le moment au choléra… il peut y avoir ensuite fièvre typhoïde, dengue… des conditions qui vont attaquer les plus fragiles, les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. On est un peu assis sur une bombe, tout en sachant qu’elle n’explosera peut-être pas. Il y a un risque épidémique mais il faut se rappeler qu’en Haïti, avant le séisme, il y avait déjà des conditions de précarité sans qu’il y ait eu de grosses épidémies

Mais les fortes pluies qui s'annoncent risquent aussi de créer des glissements de terrain et l'effondrement de bâtiments très fragilisés par le séisme. Le tissu urbain de la capitale est si dense qu'on peut craindre de tels accidents quand des averses d'importance s'abattront sur la ville.

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