Tensions diplomatiques après l'assassinat d’un cadre du Hamas à Dubaï

Deux ambassadeurs israéliens sont convoqués l'un à Londres, l'autre à Dublin afin de s’expliquer sur l'utilisation de faux passeports lors de l'assassinat d'un chef militaire du Hamas, Mahmoud Abdel Raouf al-Mabhouh, dans un hôtel à Dubaï le 20 janvier dernier.La police de Dubaï quant à elle, est sûre de l'implication des services secrets israéliens et l'émirat demande l'arrestation du chef du Mossad si l'implication du service est avérée. De son côté, Interpol a demandé l'arrestation de onze suspects. 

Un furieux air de déjà vu. C'est ainsi que le spécialiste du renseignement au quotidien Haaretz évoque désormais l'assassinat à Dubaï d'un responsable présumé du Hamas. Du déjà vu, car en 1997, deux agents israéliens munis de passeports canadiens avaient tenté d'assassiner le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal.

Pour obtenir leur libération, le Premier ministre qui était déjà Benyamin Netanyahu avait du accepter de relâcher le fondateur du Hamas, le cheikh Ahmed Yacine. Cette fois, l'homme visé a été abattu mais les dommages diplomatiques et politiques pour le gouvernement israélien s'annoncent très importants.

Il y a d'abord les protestations de plus en plus vives des pays dont de vrais faux passeports ont été utilisés pour cette opération. Ce jeudi 18 février 2010, l'ambassadeur israélien à Londres est convoqué pour s'expliquer. D'autres pays européens dont la France et l'Allemagne pourraient faire de même.

Mais le plus grave pour Benyamin Netanyahu est bien l'utilisation frauduleuse de l'identité d'au moins six citoyens israéliens. Des hommes dont la vie même pourrait désormais être en danger. Plusieurs voix s'élèvent pour demander au procureur de l'Etat d'ouvrir une enquête. Ce qui devait être au départ une discrète opération d'un service action se transforme au fil des jours en un fiasco aux conséquences encore imprévisibles.

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