L'Afrique du Sud prépare une nouvelle loi sur la réforme agraire

L’Afrique du Sud a annoncé, lundi 15 février 2010, un nouveau projet de loi pour accélérer la redistribution des terres, largement aux mains de la minorité des fermiers blancs, en faveur de la population noire. La loi actuelle est « admirable » mais « elle est trop fragmentée pour régler de manière efficace la question de la terre en Afrique du Sud », a déclaré Gugile Nkwinti, le ministre de la Réforme agraire devant le Parlement au Cap.

« En Afrique du Sud, la redistribution des terres est au point mort ». C’est le constat qu’a fait lundi 15 février 2010 Gugile Nkwinti, le ministre de la Réforme agraire, avant d’annoncer un nouveau projet sur la question. Le président Jacob Zuma a confirmé lundi devant les députés que son gouvernement entendait accélérer le processus.

« Nous nous sommes engagés à travailler davantage pour parvenir à un tournant dans le domaine du développement rural et de la réforme agraire ».

Depuis la fin de l’apartheid, seuls 13% des terres ont changé de mains, alors que le gouvernement s’est fixé un objectif de 30 % de terres redistribuées en 2014. Pour ce faire, la nouvelle loi pourrait remettre en cause le principe de vente volontaire et au prix du marché régissant pour l’instant les transactions.

Jacob Zuma a rappelé que pour que la réforme soit un succès, elle devrait être liée au développement des compétences des fermiers noirs :

« Notre programme très complet de développement rural a pour objectif d’assurer que les fermiers soient à même de profiter des fruits de la liberté. Les possibilités en matière d’éducation et d’acquisition des compétences ne devraient pas leur être refusées pour la seule raison qu’ils sont isolés ».

Ce dossier très polémique risque d’être vivement débattu à l’Assemblée. L’an dernier, un projet de loi proposant de légaliser les expropriations de fermiers blancs avait été rejeté.

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