Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Sophie Torlotin
Peindre sur les murs avec des bombes de peinture ou coller des céramiques représentant des extraterrestres pixellisés, comme autant de signes de piste dans la jungle urbaine, cela peut être passible de poursuites judiciaires. Cela peut également être considéré comme un art : le street art ou art de la rue.
Avec Exit through the gift shop (que l’on peut traduire par «Sortie par le magasin de souvenirs»), le graffitiste britannique Banksy réalise un documentaire fort plaisant sur cette mouvance méconnue du grand public. Le film se présente en fait comme un document amateur qui serait réalisé par un Français installé à Los Angeles qui se serait pris de passion pour ces artistes et les suivrait partout.
On les voit donc tous à l’œuvre, taguant clandestinement la nuit les murs de Paris, Londres ou New York, grimpant sur les gouttières, ou échappant à un contrôle de police. Fidèle à sa réputation, et soi-disant pour éviter les poursuites, Banksy n’est pas venu en personne défendre son film à Berlin. Il a envoyé un message vidéo, dans lequel sa voix est trafiquée et où l’on ne distingue pas son visage.
La démarche tient autant de la prudence que de l’anti-marketing raisonné. Reste que son film est un petit moment de comédie sur un mouvement, et des œuvres, par nature éphémères et anonymes.