« C’est une baisse importante liée à notre environnement économique. Mais Total résiste bien vis-à-vis des grands concurrents ». C’est en ces termes que le directeur général du groupe français, Christophe de Margerie, a commenté la chute des profits de son groupe. Le pétrolier Total a enregistré en 2009 un bénéfice net de 7,8 milliards d’euros, contre 13,9 milliards d'euros en 2008. Soit une baisse de 44% en un an.
En cause : le recul des cours du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord a chuté de 37% à 61,7 dollars en moyenne en 2009, contre un record historique en juillet 2008 à plus de 147 dollars le baril. Cette baisse des prix a sévèrement amoindri les revenus que Total tire de la production d’or noir.
Le secteur du raffinage dans une situation critique
Total doit également faire face à la crise du secteur du raffinage, qui souffre d’un excès des capacités de production face à une demande en baisse. Le premier raffineur de l’Europe de l’Ouest qui exploite onze raffineries en Europe, étudie actuellement les modalités d’une fermeture éventuelle du site de Dunkerque, dans le nord de la France.
Face à l’émoi provoqué par cette annonce, le géant pétrolier Total a reporté sa décision à la fin du premier semestre 2010 concernant l’avenir du site. Lors de la présentation des résultats ce jeudi, le directeur général du groupe a expliqué que « l’usine de Dunkerque, arrêtée depuis le mois de septembre, ne raffinera plus du pétrole brut, mais ne fermera pas pour autant ». La raffinerie serait ainsi transformée en centre de stockage de carburant. Pour les 370 salariés du site très inquiets de leur sort, Christophe de Margerie a rappelé que le groupe allait garantir un emploi à chaque salarié. Cet engagement n’a pas convaincu les syndicats. Ils appellent toujours à faire grève à partir du 17 février pour défendre l’emploi.
Les énergies renouvelables et le nucléaire
Face à la crise, les pétroliers français ont tendance à se séparer de leurs activités de raffinage, polluantes et peu lucratives. D’après une étude publiée en novembre dernier par l’Institut français du pétrole, les marges du raffinage ont baissé de deux tiers en Europe et de 75% aux Etats-Unis entre 2008 et 2009. Les pays émergents qui consomment autant de carburant, préfèrent raffiner chez eux.
Pour préparer l’après-pétrole, Total mise désormais sur les énergies renouvelables qui représenteront, selon ses estimations, 30% de l’énergie à l’horizon 2030. Ce nouvel axe de développement s’ajoute aux quatre secteurs historiques du groupe : la production de pétrole, le raffinage et la distribution, la pétrochimie et le gaz. Total s’est ainsi engagé dans la recherche et le développement dans le solaire et les biocarburants. Outre les énergies renouvelables, le groupe s’est aussi engagé dans le nucléaire. Total veut ainsi construire et exploiter des EPR, des réacteurs de troisième génération, en partenariat avec EDF.