Paris négocie avec Moscou sur quatre navires de guerre

La France a déclaré lundi 8 février être en négociation avec Moscou sur la vente non plus d'un, mais de quatre puissants navires de guerre, une perspective qui suscite des réserves de l'allié américain.

Jusqu'alors, la France avait donné son feu vert à la vente d'un seul bâtiment de projection et de commandement (BPC). Si la demande de la Russie porte à présent sur quatre bâtiments, il va falloir trouver un accord sur la répartition de la charge de travail.

Les Russes voudraient bien assembler ces bateaux chez eux, mais la construction en France des BPC constituerait une bouffée d'oxygène pour les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire qui, en raison de la crise, n'ont plus de paquebots à fabriquer.

Problème : si le bâtiment est construit selon des normes civiles et même s’il devrait être vendu sans armement, l'acquisition par Moscou de ce gros porte-hélicoptères inquiète la Géorgie, les pays baltes, et plus largement les Etats-Unis et l'Otan. Il permettrait en effet à la marine russe d'intervenir massivement, en quelques dizaines d'heures, sur les frontières maritimes de l'ex-Union soviétique. Une capacité qu'elle n'a plus depuis la fin de la guerre froide.

En visite à Paris, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a affirmé avoir eu un échange de vue « approfondi » sur le sujet avec son homologue Hervé Morin qui, lui, a appelé à « construire une relation de confiance avec la Russie ».

2009, une année exceptionnelle pour la France dans le secteur de la Défense

C'est ce qu’affirme le délégué général de l'armement, Laurent Collet Billon, qui a présenté les chiffres de la Direction générale pour l'armement (DGA).

La DGA est l'agence publique qui, en France, passe les commandes en matière d'armement. Au plan national, en partie grâce au plan de relance, les commandes de la DGA ont plus que doublé.

Et à l'exportation, avec des contrats pour près de 8 milliards d'euros, la France espère occuper la troisième place mondiale au classement des marchands d'armes, loin derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni certes, mais très proche de deux autres gros fournisseurs d'armes, la Russie et Israël.

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