Enfant hors mariage : Jacob Zuma exprime ses «regrets»

Le président sud-africain regrette la « douleur » provoquée par l'annonce de la naissance d'un enfant conçu hors mariage, le 20e du dirigeant polygame. Ces regrets, exprimés plusieurs jours après que la polémique née de cette affaire, constituent un véritable revirement de la part du chef de l'Etat qui avait récemment encore, au Forum de Davos, défendu sa pratique.

Avec notre correspondante à Johannesburg, Sophie Ribstein

« Je regrette profondément la douleur que j'ai causée à ma famille, à l'ANC, à l'Alliance et aux Sud-Africains en général ». Personne ne s'attendait vraiment à de telles excuses de la part de Jacob Zuma. Avec trois épouses, le président sud-africain a jusqu'ici toujours assumé pleinement sa polygamie et ses relations extraconjugales. Mais la polémique a explosé après la révélation dans la presse qu'il a eu en octobre dernier un bébé, issu d'une liaison extraconjugale avec la fille d'Irvin Khoza, la fille du patron du comité local organisateur de la Coupe du monde de football.

Pour Eusebius MacKaiser, analyste politique au Centre d'études pour la démocratie, il a surtout voulu calmer les esprits de ses alliés politiques : « Cette déclaration est plutôt destinée à apaiser les tensions avec certains de ses camarades au sein de l'Alliance au pouvoir. Il ne s'agit pas de séduire à nouveau des millions de Sud-Africains. Ça doit servir à régler des conflits internes, parce que beaucoup de membres de son entourage ne sont pas satisfaits de ce qu'il fait et ce sont eux avant tout qui sont visés par cette déclaration.»

Depuis une semaine, Jacob Zuma était sous les feux des critiques. Les partis d'oppositions, les éditorialistes et les universitaires lui reprochaient de donner le mauvais exemple dans le pays le plus touché par le sida au monde. Tous trouvent que ses excuses vont dans le bon sens, qu'elles soient sincères ou prononcées sous la pression de l'ANC. Tous attendent maintenant que ses mots soient suivis de mesures concrètes pour enrayer la pandémie.
 

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