La lutte contre le terrorisme, sujet de controverse entre Washington et l'UE

Les Etats-Unis ont menacé de ne plus travailler avec les institutions de Bruxelles sur la question des échanges de données bancaires pour la lutte antiterroriste, en cas de veto du Parlement européen la semaine prochaine à un accord controversé sur cette question. Selon de nombreux parlementaires européens, cet accord n'offre pas assez de garanties pour la protection de ces données privées. Ils y voient une intrusion excessive. 

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

C’est un véritable bras de fer qui s’engage entre les Etats-Unis et le Parlement européen. Les autorités américaines inquiètes des intentions des parlementaires les avaient déjà avertis avant leur vote en commission des Libertés civiles car un rejet de l’accord Swift serait, selon elles, « une erreur tragique ».

Un avertissement qui n’a donc pas eu d’effet puisque par son vote négatif, cette commission parlementaire engage l’ensemble des eurodéputés à rejeter pour manque de garanties de transparence, l’accord entre l’UE et les Etats-Unis. Depuis

2001, il permettait à l’administration américaine du Trésor de suivre les opérations financières lors des échanges interbancaires électroniques.

C’est maintenant à l’ensemble de l’hémicycle de voter en session plénière la semaine prochaine à Strasbourg, et les Etats-Unis ont clairement décidé de montrer leurs muscles dans une lettre au président du Parlement européen et au président des groupes politiques.

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne a menacé de suspendre la coopération antiterroriste entre les Etats-Unis et l’UE si le Parlement décide de s’opposer à l’accord entre les Etats.

La ministre des Affaires étrangères, Hillary Clinton, a même téléphoné directement au président du Parlement et à Catherine Aschton, la Haute consentante pour les Affaires étrangères de l’UE, façon de faire encore monter la pression d’un cran.

 

 

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