La France favorable à l'interdiction du commerce international du thon rouge

La France s’est donc prononcée en faveur d’un classement de cette espèce à l'Annexe 1 de la CITES, (la Convention sur le commerce internationale des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) à condition que ce classement, qui interdit le commerce international, ne soit mis en œuvre qu’après un délai de 18 mois. Une décision qui ne satisfait pas les écologistes et encore moins les pêcheurs.

La position française a été annoncée ce mercredi 3 février 2010 par le gouvernement. Le vote final interviendra en mars prochain lors des négociations internationales qui se tiendront à Doha, au Qatar lors de la réunion des 175 Etats membres de la CITES. Une inscription du thon rouge à l’annexe 1 permettrait l’interdiction pure et simple de sa commercialisation internationale.

L’arbitrage de Paris soulève de vives réactions car la France est le plus gros pêcheur de thon rouge d’Europe et son poids peut être déterminant, pour un classement du thon rouge en annexe 1, à la CITES. La position française est partagée par l’Italie qui a déjà annoncé fin janvier qu’elle cessait pendant un an la pêche industrielle du thon rouge, et par d’autres pays. Ce ralliement de Paris au projet d'interdire la commercialisation du thon pourrait entraîner l’Union européenne, et au-delà les Etats-Unis. Le camp adverse, opposé aux restrictions, est mené par les Japonais qui achètent 80% de la production de thon rouge du monde.

Quelle que soit l’issue du vote, les conditions posées par le gouvernement français -un délai de mise en œuvre de 18 mois permettant d'attendre de nouvelles évaluations des stocks- provoquent chez les partisans de la préservation de grandes inquiétudes sur la capacité de résistance de la ressource. Il resterait en effet encore deux saisons de pêche. Concernant les thoniers senneurs, les gros pêcheurs industriels, qui eux contestent la réalité de la disparition du thon rouge, la garantie exigée par Paris est qu’ils obtiennent des compensations européennes pour arrêter leur activité, qui n’est viable qu’à l’international.

Un enjeu très politique pour l’avenir de ce poisson qui depuis l’Antiquité incarne la Méditerranée.

 

Pour tout savoir sur le thon et ses différentes espèces (rouge, albacore, blanc ou germon, bonite, etc), le site Pour une pêche durable de l'organisation de défense de l'environnement WWF donne quelques clés.
 

 

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