Progression de l'obésité aux Etats-Unis

Des décennies d'efforts aux Etats-Unis pour réduire le cholestérol, le tabagisme et la pression artérielle sont menacées par la progression de l'obésité, préviennent des experts, qui estiment que les maladies cardiovasculaires tueront plus de 400 000 Américains cette année. Selon une étude réalisée par des scientifiques britanniques, Shanthi Mendis et Simon Capewell de l'Université de Liverpool, les tendances en matière d'obésité sont alarmantes et montrent qu'un milliard et demi d'adultes dans le monde seront en surpoids d'ici 2015. Pourtant, quelque 200 000 vies pourraient être sauvées si les Américains mangeaient plus sainement et arrêtaient de fumer.

« Bien que les taux de mortalité liée à une maladie du coeur soient en baisse depuis quatre décennies, ils se stabilisent désormais chez les jeunes », écrit-il dans une étude publiée dans le bulletin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les récentes baisses du taux de cholestérol total ont été modestes, la tension artérielle augmente désormais chez les femmes et l'obésité et le diabète montent en flèche chez les deux sexes.»

Les chercheurs ont calculé le nombre de décès en se fondant sur les tendances des principaux facteurs de risque cardiovasculaire, avec l'année 2000 comme référence. Deux adultes sur trois et près d'un enfant sur trois sont en surpoids ou obèses aux Etats-Unis, une situation qui augmente le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et d'autres pathologies chroniques.

Shanthi Mendis, spécialiste de la prévention des maladies chroniques à l'OMS, note que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à connaître une forte augmentation de l'obésité et que les habitudes de vie affectent désormais directement la santé de nombreuses personnes dans le monde. « Au niveau mondial, près d'un milliard d'adultes sont en surpoids et, si rien n'est entrepris, ce chiffre dépassera 1,5 milliard d'ici 2015 », explique-t-elle dans l'étude. Or, « en évitant de fumer, en mangeant sainement et en pratiquant régulièrement une activité physique, les gens peuvent réduire nettement leur risque de développer une maladie cardiovasculaire, un diabète ou de faire une attaque cardiaque ».

Les femmes sont en revanche davantage obèses que les hommes

En effet, les événements de la vie influent sur le risque de surpoids de façon différente chez les hommes et les femmes, d'après une étude publiée le 2 février 2010 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Le surpoids est plus fréquent chez les hommes (41,1%) que chez les femmes (32,1%). Chez les hommes, vivre ou avoir vécu avec un ou une partenaire atteint d'une maladie grave, avoir des enfants, et être un ancien fumeur, sont associés au surpoids. En revanche, être veuf, ou avoir souffert de graves problèmes de santé avant 18 ans réduit la probabilité de surpoids, selon l'étude concernant 3 023 personnes représentatives de la population adulte francophone de Paris et de trois départements alentours (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne).

Les femmes sont en revanche davantage obèses que les hommes (9,7% contre 7,7%), selon cette étude.« Les facteurs associés à un risque plus élevé de surpoids chez les femmes sont : la nationalité africaine ou maghrébine des parents, le fait d'avoir des enfants, le fait d'avoir vécu une enfance malheureuse suivie d'une adolescence heureuse », notent les auteurs. A l'inverse, avoir connu une séparation ou un divorce, avoir vécu une enfance heureuse suivie d'une adolescence malheureuse sont associés à un moindre risque de surpoids chez les femmes.

Dans les deux sexes, la fréquence du surpoids augmente avec l'âge, avec un risque maximal pour les 65 à 74 ans.

 

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