Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
« Exclue », « induite en erreur » et finalement « ignorée », Clare Short n’a pas mâché ses mots devant la commission sur l’Irak et a mené une attaque en règle contre Tony Blair. L’ancienne secrétaire d’Etat au Développement international, qui avait démissionné deux mois après le déclenchement de l’invasion en Irak, est depuis l’une des plus féroces opposantes à l’ex-Premier ministre.
Connue pour son franc-parler, Clare Short n’a pas boudé son plaisir devant les enquêteurs et a accusé bille en tête Tony Blair de ne pas lui avoir dit la vérité et d’avoir maintenu ses ministres dans l’ignorance quant à ses véritables intentions à propos de l’Irak.
L’ancienne ministre a aussi mené une violente charge contre l'Attorney General, Peter Goldsmith, le principal conseiller juridique de Tony Blair à l’époque, l’accusant de ne pas avoir fait part au gouvernement de ses doutes sur la légalité de cette guerre.
Le seul qui finalement s’en sort à peu près indemne est l’actuel Premier ministre, Gordon Brown. Ministre des Finances en 2003, « il n’a, selon Clare Short, ni soutenu, ni critiqué l’invasion et a été, en fait, marginalisé par Tony Blair ».
Voilà qui tend une sacrée perche à Gordon Brown, contraint de venir témoigner plus tôt que prévu devant la commission d’enquête, le mois prochain, quelques semaines à peine avant les élections générales.