Le 2 février 1990, cinq mois après son investiture, le président Frederik de Klerk a prononcé devant le parlement du Cap son discours sur l’état de la Nation, un discours historique. Devant une forêt de micros, de Klerk a notamment déclaré : « Les négociations ne peuvent plus attendre. (…) Je lève aujourd’hui l’interdiction pesant sur le Congrès national africain (ANC) et j’annonce la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques, y compris Nelson Mandela ».
La nouvelle se répand alors comme une traînée de poudre. Aujourd’hui les analystes saluent le courage de de Klerk, mais ils ajoutent que le régime ségrégationniste, paria isolé et en proie à une ébulition contestatrice, n’avit guère d’autre choix. D’anciens hauts-fonctionnaires du régime de l’apartheid admettent volontiers aujourd’hui que de Klerk ne voulait pas que la situation empire. Il voulait négocier en position de force.
De Klerk, qui a actuellement 73 ans, reviendra ce mardi 2 février sur ce discours historique, à l’issue d’une cérémonie au Centre civique de la ville du Cap.