Jusqu’ici, le système cubain versait jusqu’à 60% du salaire sans limite de temps, en attendant que le chômeur retrouve un emploi similaire. Mais la crise est passée par là. Toujours sous embargo américain, l’Etat cubain est, de plus, à court de devises. La croissance nationale est passée de 4% en 2008 à 1,4% pour 2009 et le taux de chômage, officiellement de 1,6%, atteindrait, en fait, 25% de la population, selon les chiffres, invérifiables, d’économistes cubains dissidents.
Selon Salvador Valdes, secrétaire général du Syndicat unique cubain (CTC), cité par l’hebdomadaire Trabajadores, « l’Etat ne peut pas continuer à subventionner les travailleurs disponibles ». Le président cubain, Raul Castro, a lui-même prévenu, dès l’année dernière, qu’il mettrait fin aux « subventions excessives » de l’Etat. Plus de 22.000 salariés des hôpitaux et cliniques, présentés comme « inutiles », pèseraient ainsisur les caisses de l’Etat cubain qui ne semble donc plus en mesure d’assumer les coûts de son système de chômage. Le secrétaire général de la CTC à La Havane, Luis Manuel Castanedo, assure, cependant, que « le principe de la sécurité (d’emploi) doit être maintenu ».
La date de l’adoption de cette réforme, au contenu encore flou, n’a pas encore été officiellement fixée. Cette annonce intervient, toutefois, alors que le gouvernement cubain a déjà pris diverses mesures en faveur d’une augmentation de la productivité, comme l’autorisation du cumul d’emplois, la fin de l'égalité salariale pour récompenser ceux « qui travaillent plus », et la distribution des terres d'Etat en friche à des exploitants privés.