Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Selon le chef-adjoint de l’autorité judiciaire iranienne, neuf opposants « contre- révolutionnaires » condamnés récemment à la peine capitale, vont être exécutés prochainement. Mais ce responsable n’a pas donné de date précise pour ces pendaisons. L’annonce de ces exécutions intervient après la pendaison, jeudi dernier, de deux opposants pour leur appartenance à un groupe monarchiste. Ces neuf condamnés à mort sont notamment membres de l’organisation des Moudjahidine du Peuple, principal groupe de l’opposition armée au régime de Téhéran.
Il est reproché à cinq de ces condamnés à mort d’avoir participé aux violentes manifestations de l’opposition le 27 décembre dernier. Leur identité n’a pas été révélée.
Le pouvoir a décidé de frapper fort pour empêcher toute nouvelle manifestation de l’opposition, en particulier à l’occasion de l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique le 11 février prochain.
Les autorités organisent chaque année de grandes manifestations à travers le pays pour célébrer cet anniversaire. Cette année, les dirigeants de l’opposition ont également appelé leurs partisans à descendre dans la rue à l’occasion de ces cérémonies.
« Remplir les prisons et tuer des manifestants avec brutalité démontrent que les racines de la dictature de l'ère monarchique demeurent ». Les « racines de la tyrannie et de la dictature existent toujours » en Iran, écrit Mir Hossein Moussavi sur son site internet Kalemah. L'ancien candidat à la présidence affirme que les arrestations pour des motifs politiques et les pendaisons de manifestants sont contraires à la loi et demande des changements constitutionnels pour garantir les droits civiques.
Peine perdue, au contraire, « Nous ne laisserons pas le 'mouvement vert' (comprenez les contestataires) se montrer le 11 février, nous nous y opposerons fermement », a déclaré un commandant des Gardiens de la Révolution. Autant dire que de nouveaux affrontements et de nouvelles arrestations sont à prévoir.