C'est un point extrêmement sensible de la souveraineté chinoise que les Américains viennent d'exciter et c'est donc le premier signe d'hostilité de l'administration américaine à l'égard de Pékin depuis l'arrivée de Barak Obama à la Maison Blanche. D'ailleurs la réaction chinoise est à la hauteur de l'outrage.
Entre la Chine et les Etats-Unis, on ne s'entend pas bien sur nombre de dossiers : les droits de l'homme, le commerce, par exemple. Mais là, c'est une affaire de souveraineté sur une province rebelle depuis plus de 60 ans et, pour la partie chinoise, ça ne se discute pas.
Les déclarations américaines et la qualité des armements en question manifestent toutefois une double volonté à la fois de clarifier le débat stratégique, - les Américains restent fidèles à leurs alliés-, et à la fois, c'est une « provocation modérée » car ce dont il est question c'est d'armement défensif, des hélicoptères et des missiles anti-missiles, pour l'essentiel.
A ce stade, il n'est pas question notamment des fameux bombardiers F-16 que les Taïwanais réclament, et qui constitueraient une escalade dans le rapport des forces régionales.
Au moment où Washington a besoin du soutien de Pékin sur plan international, pour appuyer ses résolutions contre l'Iran, entre autre, la décision de Barak Obama a sûrement été mûrement réfléchie. Elle intervient en tout cas à un moment où jamais les relations entre la Chine et Taiwan n'ont été aussi bonnes et propices à la négociation.