Un haut responsable des Gardiens de la révolution, autrement dit l'armée idéologique du régime, a beau menacer, le pouvoir ne tolèrera aucune manifestation de l'opposition en marge des défilés officiels prévus le 11 février dans tout le pays.
Les deux leaders de l'opposition ont bien l'intention de manifester avec leurs partisans à cette occasion. Le pouvoir a fait pendre, jeudi 28 janvier, deux opposants accusés d'avoir cherché à renverser la République islamique, visiblement dans l'espoir de dissuader les manifestations. Rien n'y fait.
L'ancien Premier ministre, Mir Hossein Moussavi, et l'ancien président réformateur du Parlement, Mehdi Karoubi, sont devenus les principales figures de l'opposition depuis le scrutin de juin dernier dont ils contestent la régularité. Ils ont appelé la population « à participer massivement aux défilés » organisés pour célébrer la victoire de la Révolution islamique établie en 1979.
Selon les chiffres officiels, plus de quatre mille personnes ont été arrêtées lors des manifestations antigouvernementales de juin. La majorité d'entre elles ont été relâchées, mais cent quarante protestataires ont été jugés. Plusieurs d’entre eux ont été condamnés à mort ou à de lourdes peines de prison.