Avec notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Daniel Vallot
Donner des nouvelles à ses proches, cet habitant de Port-au-Prince attendait cela depuis le 12 janvier 2010. Une partie de sa famille vit à l’étranger, et depuis le tremblement de terre, c’est la première fois qu’il parvient à les joindre. Dans les jours qui ont suivi le séisme, les équipes de Télécoms sans frontières aidaient les victimes à communiquer à l’intérieur d’Haïti. Désormais, c’est vers l’étranger que les appels sont adressés : « Il y a une grande diaspora aux Etats-Unis. Donc les gens viennent passer des coups de téléphone pour pouvoir avertir leurs familles, leurs proches que tout va bien, ce sont des moments d’espoir qu’on offre aux gens », déclare un membre de Télécoms sans frontières.
Pour les sinistrés, il s’agit de donner des nouvelles mais aussi souvent, de demander de l’aide : quelques centaines de dollars qui seront ensuite envoyés par les agences de transfert d’argent. « Je vais appeler ma copine. Elle vit aux Etats-Unis. Elle habite en Floride. Aujourd’hui, je vais l’appeler pour lui demander quelques fripes, parce que je n’ai pas un sou. Mais j’espère quand-même qu’elle va m’envoyer quelques fripes ».
Tous les jours, ce sont des centaines d’appels qui sont passés grâce à ces quelques téléphones, installés dans les quartiers de Port-au-Prince. Télécoms sans frontières envisage désormais d’étendre ses services à d’autres régions frappées par le séisme et notamment à la zone de Jacmel, dans le sud du pays.
Le miraculé du douzième jour
Des soldats américains ont retiré mardi 26 janvier 2010, un homme vivant d'un immeuble écroulé à Port-au-Prince, deux semaines après le tremblement de
terre qui a dévasté Haïti. La scène s'est passée rue du Miracle, dans le centre de la capitale haïtienne...
Le visage couvert de poussière, amaigri, ne portant que des sous-vêtements, l'homme souffre d’une jambe cassée et de déshydratation. Rico Dibrivell, c'est son nom, serait âgé de 31 ans selon les Américains. « Il a été envoyé à l'hôpital, il va s'en sortir », a déclaré un soldat.
Depuis l'énorme secousse de magnitude 7 qui a fait au moins 150 000 morts le 12 janvier, plus d'une cinquantaine de répliques ont agité Haïti. C'est peut-être l'une de ces secousses qui a emprisonné pendant 12 jours cet habitant de Port-au-Prince.
Au total, 133 personnes ont été dégagées vivantes des décombres. Ce sauvetage intervient alors que les efforts se concentrent désormais sur l'aide aux centaines de milliers de survivants affamés, sans abri et parfois blessés.