Les banquiers relèvent la tête à Davos

Pour cette 40e édition du forum de Davos, les débats, dans la très chic station de ski suisse devraient surtout tourner autour de l'après-crise et des projets de régulation du système bancaire. Le forum économique mondial s'ouvre en fin d'après-midi ce mercredi 27 janvier 2010 avec un discours du président français. Nicolas Sarkozy qui devrait justement défendre le point de vue d'une vraie réforme de la finance mondiale.

Avec notre envoyée spéciale à Davos, Mounia Daoudi

Quelque 2 500 personnes, des grands patrons, des hommes politiques, des représentants de la société civile, sont attendues d’ici dimanche 31 janvier 2010 à Davos avec pour thème majeur, cette année, la gestion de l’après-crise. Mais on peut d’ores et déjà dire que le moral est meilleur que l’année dernière. 

Un sondage publié ici à Davos par le cabinet Price-WaterHouse-Coopers révèle effectivement que les dirigeants d'entreprises se montrent plus optimistes sur les perspectives économiques pour 2010. Mais cette étude révèle surtout qu’ils s'inquiètent d'un accroissement de la régulation qui selon eux risque de freiner leurs activités. Et vous allez l’entendre, ces hommes d’affaires n’ont pas peur du paradoxe.

Markus Neuhaus est le président de Price-WaterHouseCooper à l’origine de cette étude sur le moral des grands patrons : « On a demandé aux hommes d’affaires qu’elles étaient leurs préoccupations principales. La première bien sûr c’est la poursuite de la récession. C’est le grand problème qui les inquiète. Mais leur deuxième préoccupation concerne une sur-régulation. Et ils n’ont pas peur du paradoxe car ils nous disent, en même temps, à quel point il était important que les gouvernements interviennent pendant la crise, pour aider les entreprises à survivre ».

Un point de vue que personne ne conteste ici à Davos, à commencer par les banquiers, principaux responsables du désordre financier qui a plongé le monde dans la crise…Les banquiers qui sont de retour cette année à Davos alors qu’ils s’étaient montrés plutôt discret en 2009. 

Et ils comptent bien faire entendre leur voix alors que plusieurs personnalités politiques, à commencer par Barack Obama, réclament un meilleur contrôle de leurs activités. C’est ce qu’a déjà constaté, vous allez l’entendre, André Schneider, le directeur général des opérations du Forum économique mondial : « Ce que l'on voit  déjà c'est que beaucoup de banquiers sont quand même engagés dans des discussions assez profondes. Il va y avoir pas mal de débats autour des idées qui sortent comme celle de savoir si on doit " détruire" de très grandes entités ? Il y a eu aussi l’idée d’une taxe sur des investissements hasardeux... J’espère qu’avec la présence des banquiers ici, on pourra avancer dans ces discussions pour définir un cadre plus durable, afin d'éviter qu’on mettre en œuvre aujourd’hui les premières étapes pour la prochaine crise ».

Certains banquiers ont en tout cas des idées très arrêtées sur la question. C’est le cas de Robert Diamond, le président de la Barclays qui s’est exprimé ce matin à Davos. Pour lui, réduire la taille des banques pour éviter un effondrement du système financier en cas de nouvelle crise, n'est pas la bonne solution.

 Consensus sur Haïti

Une chose en tout cas ne fera pas polémique à Davos, c'est la reconstruction d’Haiti. Le sujet s’est en effet tout naturellement imposé à l’ordre du jour de ce 40e forum de Davos. Une session spéciale est organisée demain, jeudi 28 janvier, en présence de Bill Clinton, l’envoyé spécial des Nations unies pour Haïti.

Il ne s’agit pas de collecter des fonds mais de convaincre les chefs d’entreprises d’investir dans ce pays pour aider à sa reconstruction et à plus long terme à son développement.

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