Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Alfonso Portillo, président de la République de 2000 à 2004, était à la tête d’un gouvernement considéré comme le plus corrompu de l’histoire du Guatemala. Il est accusé d’avoir transformé le bureau de la présidence en un guichet automatique personnel.
Selon le procureur général de la République, il aurait trahi la confiance du peuple guatémaltèque en montant divers systèmes financiers qui lui auraient permis de détourner plus de 100 millions de dollars, quelque 65 millions d’euros, une somme considérable pour ce pays très pauvre d’Amérique centrale.
Cette arrestation est un message positif pour le Guatemala où règne une grande impunité. L’enquête a été menée par la Commission des Nations unies contre l'impunité au Guatemala, que dirige le juriste espagnol Carlos Castresana et qui collabore avec le gouvernement depuis 2007 pour lutter contre la grande délinquance.
Alfonso Portillo était en liberté sous caution. Il est accusé par la justice de New York de conspiration pour blanchiment de plusieurs millions de dollars aux Etats-Unis, où il risque une peine de 20 ans de prison.