Les principaux engagements attendus à la conférence de Londres

Transfert de la sécurité aux Afghans, programme de réinsertion des talibans, bureau anti-corruption supervisé par un étranger : des engagements nouveaux vont être pris à la conférence de Londres du 28 janvier.L'Afghanistan devrait trouver un accord avec ses alliés selon un document diplomatique confidentiel qui préfigure la déclaration finale.

De notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

La cinquantaine de ministres des Affaires étrangères attendue dans la capitale anglaise devrait annoncer que le transfert de la sécurité à la police et à l'armée afghane se fera district par district et province par province. L'objectif est que plusieurs provinces soient sécurisées par les autorités afghanes début 2011 et que les forces de l'OTAN n'y interviennent plus qu'en soutien. Le gouvernement afghan, représenté à Londres par le président Hamid Karzaï, s'engagera également à créer un bureau de « réintégration nationale » pour convaincre les insurgés, non liés à al-Qaida, d'abandonner la lutte armée. Ce bureau devra être dirigé par une personnalité « influente et crédible ».

Le 22 janvier dernier, Hamid Karzaï a déjà dévoilé les grandes lignes de ce nouveau plan de réconciliation qui proposera argent et travail aux insurgés qui déposeront les armes. Le gouvernement afghan s'engagera aussi à fournir un calendrier pour la mise en place d'une stratégie de sécurité nationale, censée améliorer la coordination entre le ministère de l'Intérieur, celui de la Défense et les services secrets. Plus anecdotique, les participants à la conférence de Londres entérineront l'installation d'un centre de presse commun à l'OTAN et aux autorités afghanes à Kaboul. Un poste de porte-parole chargé des questions de sécurité sera également créé.

Au niveau économique, la communauté internationale s'engagera à augmenter l'aide versée directement au gouvernement afghan, comme le réclame régulièrement Hamid Karzaï. Un allègement de la dette devrait également être programmé. En échange, le gouvernement afghan devra lancer une série de réformes. Signe de l'impatience des pays étrangers, un « plan d'action détaillé », incluant des critères d'évaluation, est demandé pour la conférence de Kaboul, prévue au printemps prochain.

Autre exigence de la communauté internationale : la lutte contre la corruption. Kaboul devrait donc annoncer la création, par décret, d'un bureau chargé de superviser les initiatives anti-racket et de fixer des objectifs précis. Cette nouvelle instance sera dirigée par un Afghan secondé par un « conseiller international ». La lutte contre la corruption passera également par une révision des procédures d'attribution des contrats, notamment miniers, souvent suspectés de s'accompagner de commissions illégales.

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