Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
« Le temps de la Bolivie indigne et mendiante est terminé », s’est exclamé Evo Morales sur les ruines du site de Tiwanaku, vestiges d’une brillante civilisation précolombienne aujourd’hui disparue.
Vêtu d’une longue tunique blanche et d’un bonnet à quatre pointes représentant l’union des points cardinaux, le chef d’Etat tout juste réélu a ensuite reçu des autorités spirituelles indiennes deux sceptres symbolisant son leadership sur les peuples indigènes du pays.
Une cérémonie grandiose dont le budget, environ 600 000 euros, a fait grincer quelques dents, même à gauche. Une radio plutôt pro Morales a ainsi calculé que le président allait dépenser ce jour environ 4 euros par seconde.
Pas de quoi gâcher la fête pour le leader socialiste qui débute son second mandat sous le signe des pleins pouvoirs. Morales dispose d’un soutien presque sans faille dans les couches populaires et son parti, le MAS, a réussi à obtenir la majorité des deux tiers dans le futur Parlement.
Quant à Manfred Reyes Villa, candidat malheureux de la droite à la présidentielle, il s’est enfui aux Etats-Unis le mois dernier, dénonçant une persécution politico-judiciaire à son encontre.
Face à un Morales plus puissant que jamais, la droite tentera de sauver ce qui peut l’être en avril prochain lors des élections régionales et municipales.