Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le premier coup de filet contre al-Qaïda en Turquie remonte au 18 janvier 2010. Il était déjà prometteur, puisque la police avait alors arrêté à Adana trente-quatre membres présumés du réseau dont celui qui semblait être son responsable. D’importants documents ont également été saisis lors de cette opération.Ce sont ces documents qui ont permis de mener ce vaste coup de filet tôt ce vendredi matin 22 janvier dans pas moins de seize provinces de l’ouest, du sud et du sud-est, où un autre gros bonnet du mouvement a de nouveau été placé en garde à vue.
Dans les plus grandes villes du pays, notamment Istanbul et Ankara, la police anti-terroriste aurait mis la main sur d’importantes quantités d’armes alors qu’à Van, près de la frontière iranienne, ce qui fait sensation aujourd’hui, c’est l’arrestation d’un enseignant de l’université chargé de recruter des volontaires pour aller se battre en Afghanistan.
Ce qui rappelle justement que le numéro deux de l’organisation, bras droit d’Oussama ben Laden, avait adressé en septembre dernier des menaces très précises à l’égard de la Turquie qui s’apprêtait alors à prendre le commandement du déploiement de l’Otan en Afghanistan justement.
On ignore pour l’instant si des attaques étaient planifiées en Turquie même, sept ans après le quadruple attentat contre des synagogues et contre des intérêts britanniques qui avaient fait soixante-trois morts, et un an et demi après l’attaque ratée du consulat américain.