En Côte d'Ivoire, la Commission électorale indépendante fait son mea culpa. La commission centrale de la CEI admet un « dysfonctionnement » de certains de ses services dans l’affaire du fichier des 429 000 pétitionnaires élaboré en marge de la liste électorale. Ce dernier fichier « a été installé sur les ordinateurs de nombreuses commissions locales à l’insu des commissaires superviseurs » de la Commission électorale, concède aujourd’hui cette dernière. Le Président Gbagbo avait accusé le président de la CEI de tentative de fraude et de manipulation au sujet de ce fichier.
Le président de la CEI, Robert Beugré Mambé a fait la déclaration suivante dans l’affaire du fichier des 429 000 pétitionnaires : « La Commission Centrale a autorisé le 31 décembre 2009, l’envoi en mission des informaticiens pour la formation des commissaires locaux (…). Au cours de cette mission, les informaticiens étaient porteurs d’un CD comportant un fichier de 429 000 pétitionnaires issus du croisement effectué par le service informatique de la CEI (…). Ce dernier fichier a été installé sur les ordinateurs de nombreuses commissions locales à l’insu des commissaires superviseurs de la CEI (…). La Commission électorale indépendante constate, sur ce point, un dysfonctionnement manifeste de certains de ses services (…). Tirant les conséquences de ce dysfonctionnement, la commission centrale de la Commission électorale indépendante
1) Présente tous ses regrets pour les désagréments causés à la Nation,
2) S’engage à prendre, dans les meilleurs délais, toutes les mesures correctives conséquentes,
3) Appelle la population au calme et à la sérénité ».
Pour sa part, le chef des « patriotes », Charles Blé-Goudé appelle ses jeunes partisans au calme, mais il demande toujours le départ de Robert Beugré Mambé :
« L’appel que je lance est un appel à mesurer la responsabilité qui incombe au premier responsable de l’organe en charge d’organiser les élections. Je dis aux jeunes ‘patriotes’ que le temps de descendre dans la rue est passé. On peut poser des revendications, mais je pense qu’il faut faire confiance à nos autorités et éviter de mettre à mal ce processus qui est un processus qui peut régler un problème posé à l’Afrique par les Africains eux-mêmes. Je lance un message au calme, à rester chez soi et faire en sorte de construire ce processus de paix et de ne pas l’entraver. La crise est derrière nous, pourvu qu’on entende notre appel de faire en sorte de mettre à la tête de la CEI quelqu’un de plus crédible et de plus neutre et qui soit conscient qu’à ce niveau on ne se trompe pas. Nous continuerons à négocier avec le Premier ministre. Notre credo, c’est la négociation et le dialogue ».
Reporté six fois depuis 2005, le scrutin présidentiel officiellement prévu pour « fin février-début mars » est censé mettre fin à la grave crise née en 2002 d'un coup d'Etat manqué, qui a coupé le pays en deux.