Avec notre envoyée spéciale au Chili, Michelle Gayral
Le Chili vient d’être intégré à l’OCDE, ce qui confirme son image de stabilité et la reprise s’y dessine, au point que les prévisions de croissance sont supérieures à 4%. Mais cette embellie qui s’annonce ne profitera pas nécessairement au camp au pouvoir puisqu’une alternance à droite pourrait bien être choisie dimanche 17 janvier par les Chiliens. De même, la crise qui avait frappé le Chili tout comme les autres pays n’avait pas été mise au passif de Michelle Bachelet. Même Sebastian Piñera n’a pas songé, malgré le chômage et la récession en 2009, à incriminer la gestion de la présidente.
Pourquoi un débat si apaisé sur la crise ? Les explications d’Alfredo Joignant Rondon de l’Université Diego Portales à Santiago : « Grâce au prix du cuivre qui a été extrêmement important pendant trois ans, le gouvernement chilien a économisé 25 milliards de dollars ce qui a permis de pallier les effets les plus difficiles de la crise. Il y a eu énormément d’investissements et d’emplois publics, d’emplois d’urgence et cela s’est traduit par une popularité étonnante, non seulement de la présidente mais aussi du ministre des Finances ».
Le centre-gauche au pouvoir a en réalité toujours suivi une politique très libérale. Ainsi, le Chili est le pays qui a le plus d’accords de libre-échange au monde : 56. Si l’équipe au pouvoir peut s’enorgueillir de son bilan, un certain nombre de Chiliens pensent aussi que le principal atout de Sebastian Piñera en la matière, c’est lui-même : ce très riche entrepreneur ne saurait plus mal administrer le pays qu’il a géré sa fortune.