Le New York Times avait révélé il y a quelques jours que les banques américaines s'apprêtaient à verser à leurs collaborateurs des primes mirobolantes à 6, 7 voire 8 chiffres ! De quoi scandaliser l'opinion, alors que le secteur financier américain, par ses excès, a précipité les Etats-Unis dans leur pire récession depuis 1929, et que 10 % de la population active est aujourd'hui au chômage.
Pour ne pas sombrer davantage dans les sondages, Barack Obama devait réagir. Si le président américain exclut toujours de limiter les bonus, comme l'on fait la Grande-Bretagne et la France, il a décidé d'imposer une « taxe sur la responsabilité de la crise financière » aux 50 banques les plus puissantes du pays, les banques américaines comme les filiales des banques étrangères sur le sol américain.
Cette taxe sera prolongée pendant dix ans, du moins tant que tout l'argent du plan de sauvetage public n'aura pas été remboursé par les banques - elles doivent encore 200 milliards de dollars.
Le produit de cette taxe est évalué à 90 milliards. Aux représentants du secteur financier qui dénoncent son caractère politique, le gouvernement américain répond: le prélèvement de cette taxe assure au contribuable qu’il sera remboursé ; elle devrait de plus éviter de nouvelles prises de risque excessives par les opérateurs de marché.