Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Dans un communiqué lapidaire, l'agence officielle Chine Nouvelle a annoncé lundi 11 décembre le tir d'une nouvelle génération de missile-antimissile. Une opération « de nature défensive », précise le communiqué selon lequel cet essai « ne vise aucun pays » en particulier.
Pourtant, cette initiative chinoise est très largement considérée comme un défi aux Etats-Unis après l'annonce de nouvelles ventes d'armes américaines à Taiwan. La semaine dernière, le Pentagone a donné son feu vert pour la livraison de missiles Patriot à l'île « rebelle ». Depuis cette annonce, Pékin a multiplié les avertissements et envisagé des mesures de représailles.
Pour la presse de Hong-Kong, l'essai chinois est un défi adressé à Washington. Les mises en garde verbales n'étaient pas suffisantes. Pékin est donc passé à l'étape suivante. Depuis quelques jours, la presse officielle est remplie de déclarations d'internautes ou d'officiels chinois qui réclament des sanctions contre les Etats-Unis.
Cette première réponse a de quoi inquiéter la Maison Blanche. Si le succès de cet essai est confirmé, cela signifie que l'armée chinoise dispose maintenant de capacité d'interception de missiles balistiques malgré les difficultés techniques et le coût d'un tel programme, entre 100 et 200 millions de dollars par missile. Une nouvelle étape dans la course aux armements, même si les dirigeants chinois ont récemment encore démenti tout projet de militarisation de l'espace de la part de la Chine.