Avec notre correspondant à New York, Jean-Louis Pourtet
Ce que le tribunal de New York doit décider, c’est si Khulumani, une organisation des droits de l’homme sud-africaine, peut continuer à poursuivre en justice cinq multinationales, dont trois américaines : Ford, GM et IBM, pour complicité de violation des droits de l’homme lors de leurs activités en Afrique du Sud sous le régime de l’apartheid.
En avril 2009, la justice américaine avait dit « oui ». Une loi américaine du XVIIIe siècle permet en effet de poursuivre ceux qui violent le droit des autres nations. Mais les compagnies avaient immédiatement fait appel.
La cour doit maintenant trancher. Maintiendra-t-elle la décision de la juge qui avait donné raison aux vingt-cinq plaignants sud-africains ? Dans un jugement de 144 pages, elle avait estimé que les multinationales avaient contribué à la répression, car leurs véhicules et leurs ordinateurs avaient été utilisés par le gouvernement blanc contre les Africains. Ou bien la cour donnera-t-elle raison aux entreprises qui rejettent la plainte au motif qu’une multinationale ne peut-être tenue pour responsable, car une condamnation morale ne peut-être imposée qu’à des êtres humain ?