L'enjeu concerne l'inscription du thon rouge, demandée par la principauté de Monaco et soutenue par les organisations environnementales, à l'annexe I de la CITES, laquelle recense les espèces menacées de disparition et interdit donc leur commerce. Début septembre 2009, l'exécutif européen avait dit soutenir une interdiction temporaire du commerce international du thon rouge en se ralliant à la proposition de Monaco. En juillet dernier, le président Nicolas Sarkozy s'était prononcé pour l'interdiction du commerce du thon rouge, sans préciser s'il visait l'annexe I ou l'annexe II de la convention et le commissaire européen à la Pêche, le Maltais Joe Borg, avait insisté sur la nécessité d'obtenir de nouveaux avis scientifiques avant de se prononcer définitivement.
Le ministère français de l'Ecologie, dans le cadre du «Grenelle de la mer», soutient pour sa part l'inscription de l'espèce à l'annexe I. Mais une interdiction du commerce signifierait de facto l'arrêt de la pêche du thon rouge et plusieurs Etats méditerranéens (France, Espagne, Italie, Malte et Chypre) s'étaient opposés en novembre à ce que cette proposition devienne la position officielle des Vingt-Sept.
Surexploitation
Le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) souhaite, pour sa part, que le gouvernement français attende la prochaine évaluation du stock de thon rouge pour 2010 avant d'arrêter sa décision, de crainte que les pêcheurs de cette espèce se retrouvent privés de revenus du jour au lendemain. Le commerce du thon rouge concerne essentiellement les exportations de la Méditerranée et de l'Atlantique vers le Japon, où le thunnus thynnus est très prisé, pour les sushis notamment, et atteint des prix astronomiques.
Les scientifiques estiment que l'espèce est mise en danger par la surexploitation et la Commission européenne a entamé à plusieurs reprises des procédures d'infraction contre les pays européens, dont la France, qui selon elle ne contrôlent pas suffisamment les captures de leurs pêcheurs. Les quotas de pêche annuels fixés par l'exécutif européen sont systématiquement épuisés après quelques mois de pêche mais les captures illégales seraient beaucoup plus importantes.
Pour en savoir plus :
Consulter le site
- de la Cites
- du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins