Avec notre envoyé spécial à Fort-de-France, Florent Guignard
C’est une victoire écrasante du « non » alors qu’en 2003, lors du précédent référendum sur l’autonomie de la Martinique, il ne l’avait emporté que d’un millier de voix.
Il faut se souvenir de ce que disait Nicolas Sarkozy lors de son passage éclair en Martinique en juin dernier, plusieurs mois après la grande grève générale qui avait touché les Antilles françaises : le statu quo n’est plus possible avait dit le chef de l’Etat, et bien les Martiniquais en ont décidé autrement et ils ont refusé l’autonomie telle que la prévoit l’article 74 de la constitution. Ils ont surtout refusé l’inconnu puisque si le «oui» l’avait emporté, les nouvelles compétences de la Martinique auraient été fixées par une loi organique, votée par le Parlement français à Paris.
Le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, qui avait appelé à voter «non» a salué
la «lucidité» du peuple martiniquais. L’héritier politique d’Aimé Césaire est un fervent partisan de l’autonomie mais pas dans le cadre de l’article 74. Il a d’ailleurs appelé l’ensemble des Martiniquais à faire front pour éviter tout «assimilationnisme réducteur».
Les Martiniquais vont donc devoir retourner aux urnes dans quinze jours, le 24 janvier, pour un nouveau référendum. Ils se prononceront cette fois sur la création d’une collectivité unique à la place du département et de la région.