La Commission électorale au coeur de la bataille politique

En Côte d'Ivoire, le camp présidentiel s’en est pris dimanche 11 janvier avec véhémence à la CEI, la Commission électorale indépendante, que le Président Gbagbo avait accusée la veille de fraude et de manipulation. Et l’opposition, en réponse, accuse les partisans de Laurent Gbagbo de manœuvrer pour retarder le scrutin.

Le ton monte en Côte d'Ivoire au sujet des élections. Comme on pouvait s’y attendre, les accusations du Chef de l’Etat contre la CEI n’ont guère tardé à provoquer de l’écho.

Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien, le parti créé par Laurent Gbagbo, demande la démission du président de la CEI, Robert Beugré Mambé, et l’ouverture de poursuites judiciaires après une tentative de fraude et de manipulation que la CEI réfute.

Quand au chef des Patriotes, Charles Blé Goudé, il exige, lui, rien moins que la dissolution de la CEI et l'arrestation de son président. Et pendant que le camp présidentiel sonne l’alarme, l’opposition l’accuse, sans surprise, d’instruire un mauvais procès contre la CEI afin de discréditer cette institution au sein de laquelle l’opposition est majoritaire, et de gagner du temps pour éviter d’aller aux élections dans les délais prévus, c'est-à-dire fin février-début mars.

Dialogue de sourds, donc, qui n’a, au fond, rien de bien surprenant. Compte tenu de l’enjeu, c’est le contraire qui aurait été étonnant, à savoir un contentieux électoral s’achevant dans la concorde nationale. A charge, à présent, pour le Premier ministre Guillaume Soro de siffler balle à terre en trouvant les moyens de dénouer cette crise.

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