Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Les Turkmènes ne sont pas mécontents de la reprise des achats par Gazprom. Depuis avril dernier, Achkabat perdait environ 700 milllions d’euros par mois. C'est une curieuse explosion, le 9 avril 2009, du principal gazoduc d’exportation du gaz turkmène vers la Russie, qui avait été à l’origine de l’arrêt des achats par le géant gazier russe.
La reprise des ventes va donc permettre à la dictature turkmène de se refaire une santé financière même si Gazprom ne va acheter que 10,5 milliards de mètre cube en 2010 contre une cinquantaine prévus par le contrat russo-turkmène de 25 ans, signé en 2003. Mais c’est déjà cela de gagné.
Jusqu’en décembre dernier, l’ancienne République soviétique dépendait pour ses exportations de gaz à 80-90% du réseau de gazoduc russe, hérité de l’URSS.
Mais il y a moins d’un mois, la République d’Asie centrale inaugurait en grande pompe un nouveau tube qui doit d’ici 1012-2013 fournir 30 milliards de mètres cube par an à la Chine.
La politique du président Berdymoukhamedov de diversification des voies d’exportation prend corps. Les achats de Gazprom devraient permettre de faire la jointure, jusqu’à l’utilisation à pleine capacité de ses nouveaux tubes. Ensuite, si les volumes produits devaient être insuffisants pour satisfaire les contrats chinois et russe, il n’est pas certain que Gazprom sera le premier servi.