Hugo Chavez dévalue le bolivar pour la première fois depuis 2005

Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé une dévaluation du bolivar, la monnaie nationale, la première fois depuis 2005. Le but principal de cette décision, prise dans la nuit de vendredi 8 au samedi 9 janvier 2010, est de renflouer les caisses de l'Etat, dans un pays qui vit des exportations d'hydrocarbures, et qui est entré en récession l'an dernier.

Le régime de change établi en 2005 au Venezuela était à bout de souffle. Le bolivar avait perdu de sa valeur : un dollar valait toujours 2,15 bolivars au taux officiel, mais il s'échangeait contre 6 bolivars sur le marché parallèle. En outre le gouvernement d'Hugo Chavez avait besoin d'augmenter les rentrées budgétaires, depuis l'entrée en récession du pays l'an dernier, due à la dégringolade des prix du pétrole, par rapport aux prix 2008.

Les hydrocarbures représentent 80% des exportations du pays et la moitié des recettes publiques.

Cette réforme met en place deux taux de change : un taux très légèrement augmenté de 2,60 bolivars pour un dollar, qui sera appliqué aux importations de première nécessité, alimentaires notamment, pour limiter l'impact sur la population. Et un taux beaucoup plus élevé, de 4,30 bolivars qui concernera le reste des importations, pour les renchérir et donc les décourager, sachant que la balance des paiements du Venezuela a souffert. Ce taux élevé s'appliquera aussi et surtout aux exportations d'hydrocarbures, pour faire rentrer davantage de bolivars dans les caisses de l'Etat. D'où son surnom de dollar « pétrolier ».

Gros bémol, le renchérissement de la majeure partie des importations aura un effet inflationniste, dans un pays déjà soumis à une hausse des prix de 30% ! Et sans doute aussi un effet récessif : les entreprises seront handicapées pour importer des produits, les particuliers vont perdre en pouvoir d'achat. Or l'Etat d'Hugo Chavez n'a plus les moyens de faire autant de redistribution qu'autrefois.

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