Philippe Séguin était sans aucun doute l'une des plus singulières figures du paysage politique français. Un gaulliste social, atypique, mais convaincu, dont la voix portait au sens propre comme au figuré. C'était encore le cas aujourd'hui. Plusieurs années après son retrait de la vie politique, lorsqu'il présentait le rapport annuel de la Cour des Comptes qu'il présidait depuis 2004.
Ministre des Affaires sociales et de l'Emplo,i de 1986 à 1988, Il a présidé l'Assemblée nationale de 1993 à 1997, puis le RPR (Rassemblement pour la République) jusqu'en 1999. Il fut aussi maire d'Epinal et député des Vosges pendant vingt-quatre ans.
Mais au-delà des mandats et des fonctions, c'est l'homme dont la mémoire est unanimement saluée à gauche comme à droite aujourd'hui. Un homme loué pour sa probité, l'idée qu'il se faisait de la nation et la force de ses convictions.Un homme capable de dire non comme il le fit en 1992 quand il prit la tête du combat contre le Traité de Maastricht face au président socialiste François Mitterrand. Mais aussi face à la majorité de son camp. Un camp que Philippe Séguin dérouta parfois comme en 1999 lorsqu'il démissionna de la présidence du RPR en pleine campagne des Européennes.
Un combat avorté avant un autre combat perdu après une campagne très dure, celui des Municipales de 2001 à Paris. Le dernier combat politique de celui qui fut l'un des acteurs majeurs de la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995.