Après des mois de tensions, Reykjavik avait fini par voter une loi permettant le remboursement des épargnants britanniques et néerlandais. Mais, face à la pression de la rue, le président Olafur Ragnar Grimsson refuse de signer cette loi qui coûterait très cher aux contribuables islandais.
Le président islandais s'attire les foudres de Londres et de La Haye en donnant raison à ses compatriotes qui ne veulent pas payer les erreurs de leurs banques. Près du quart des électeurs avait en effet signé une pétition demandant au président de dire « non » à la loi «Icesave» votée par le Parlement, laquelle oblige l'Islande à rembourser presque quatre milliards d'euros à la Grande Bretagne et aux Pays-Bas.
Ces deux pays ont indemnisé près de 300 000 Britanniques et Néerlandais, victimes de la faillite des banques islandaises. Aujourd'hui, Londres et La Haye demandent en vain réparation à Reykjavik. Le « non » du président Grimsson met Londres et La Haye dans l'embarras, vu que, dans l’immédiat, les créanciers ont peu de chances de revoir leur argent.
L’Islande doit d’abord organiser un référendum sur la question, ce qui peut prendre des mois. Ensuite, lors de ce vote populaire, il est très peu probable que les Islandais donnent leur accord pour sortir quatre milliards d'euros de leur poche. Un tel refus risque toutefois de ternir l'image de l'Islande qui veut faire son entrée dans l'Union européenne dans les meilleurs délais.
Au soir 5 janvier, le Fonds monétaire international a indiqué qu'il allait consulter les Etats membres du Fonds sur la suite qu'ils souhaitent donner à un prêt à l'Islande : le déblocage d'une nouvelle tranche d'argent dépend notamment de l'avis de représentants de pays dont la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.