Nous sommes au début des années 90. Des escadrons de la mort traquent sans relâche les guérilleros d'extrême gauche du Sentier Lumineux (maoïste) et ceux du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste).
Les opérations de répression sont émaillées de dérapages sanglants. En 1991, à Lima, quinze personnes dont plusieurs femmes et un enfant tombent sous les balles d'un commando d'hommes cagoulés qui ouvrent le feu au beau milieu d’une fête privée. Erreur de cible. L'année suivante, neuf étudiants et un professeur sont enlevés et exécutés.
En 2000, Alberto Fujimori quitte le pouvoir et s'exile au Japon, son pays d'origine. Arrêté au Chili en 2005, l’ex-chef d’Etat est extradé en 2007 au Pérou. L'ancien homme fort du Pérou entame alors un marathon judiciaire. Il est accusé d'être l'instigateur des escadrons de la mort de même qu’il a été convaincu de corruption et d'abus de pouvoir, des charges pour lesquelles il a déjà été condamné en avril dernier au terme d’un procès de seize mois.
Il va devoir purger la peine la plus lourde. Pour ses partisans, 25 ans de prison, équivalent à « une condamnation à mort ».
Un sondage publié début 2009 indiquait que 31% des Péruviens disent partager les idées du fujimorisme.
La fille de Fujimori, Keïko (34 ans), est une députée populaire. Les sondages la placent parmi les premiers postulants à la présidentielle de 2011, au coude à coude avec le maire de Lima, Luis Castaneda.